Ce vendredi 23 mai 2025 s’est tenue, au Lycée Jean AICARD, une conférence sur le Jeu de rôle en présence de M. Zoran VOJKIC, rôliste de renom et peintre sur figurines professionnel.
28 membres de la M.D.L. ont pu échanger lors de cette présentation, et ont évoqué en quoi le jeu de rôle était important dans leur vie. Sont ressorties en force, des notions, comme le partage, les rencontres, la créativité, la liberté et le fait de s’amuser.
Notions que Zoran a su développer en profondeur de ce qu’est le jeu de rôle dans son ensemble en s’appuyant sur des exemples captivants permettant à la nouvelle génération de se rendre compte du potentiel quasi infini de cette pratique ludique.
Nous avons très vite compris qu’il n’était pas venu donner une conférence…
Il est venu ouvrir les portes de l’imaginaire dont il détient la clef.
Zoran a dressé les contours de ce qu’il appelle un « univers vivant ».
Un monde de fiction ne vaut que par la cohérence de ses lois, la justesse de ses enjeux, et surtout, par le respect des causes et des conséquences.
Pas de grande révélation tombée du ciel sans raison, pas de méchants caricaturaux motivés par une vague envie de chaos…
Chaque élément d’un scénario doit résonner avec une logique interne.
Le monde réagit aux actions des personnages.
Le décor n’est pas un théâtre figé : c’est un organisme vivant en perpétuelle mutation.
Pour lui, une table de jeu ne se résume pas à quelques jets de dés et à des dialogues improvisés autour d’une quête.
C’est un théâtre mental collectif où chaque décision, chaque mot, chaque regard peut changer le cours de la narration.
Au-dela d’être une simple mécanique, c’est une véritable alchimie.
Car ce qui fait vibrer une partie, ce ne sont pas les exploits spectaculaires ou les récompenses clinquantes, mais ces moments où les joueuses et joueurs sentent que leurs choix ont un poids.
La moindre décision devient une source d’émotion lorsqu’elle est soumise aux lois qui régissent ce monde imaginaire.
Et c’est là que Zoran a abordé un point souvent oublié : récompenser l’intelligence des joueurs. Pas l’érudition. Pas la culture geek. Pas l’optimisation des fiches…
Il faut récompenser l’intelligence narrative, celle qui pousse à observer, à écouter, à faire des liens. Offrir une récompense tangible (ou même simplement symbolique) à celles et ceux qui repèrent un indice oublié, qui pensent comme leur personnage, qui proposent une solution élégante, c’est valoriser l’esprit du jeu. C’est donner envie de s’impliquer d’avantage.
Faire comprendre que l’univers les regarde, qu’il leur répond.
Là où beaucoup auraient parlé de « mauvais » roleplay, Zoran a préféré dénoncer un travers qu’il nomme avec humour le « roleplay dînette » : ces scènes superficielles où les personnages échangent poliment autour d’un feu de camp sans réelle tension, sans enjeux, sans risque.
Le jeu de rôle, selon lui, n’est pas là pour faire joli. Il est là pour impliquer narrativement et émotionnellement.
Un joueur impliqué, c’est un joueur qui se souvient. C’est un joueur qui revient.
Tout au long de la rencontre, on sentait que Zoran ne prêchait pas une théorie abstraite. Il parlait avec une chaleur contagieuse, ponctuant ses propos d’exemples concrets, de souvenirs de table parfois drôles, parfois poignants.
Il a répondu aux questions avec sincérité, sans jamais jouer les maîtres à penser. Il n’a pas imposé de règles, il a transmis une philosophie.
Alors que la conférence touchait à sa fin, une chose était certaine : les jeunes joueuses et joueurs ne ressortiraient pas seulement avec des idées, mais avec des envies. Envie de raconter autrement. Envie de jouer différemment. Envie de construire des univers où la cohérence et l’émotion s’entrelacent.
Zoran Vojkic n’a pas donné de recettes, il a semé des graines.
Et si l’on en croit les regards échangés à la sortie, ces graines ont trouvé un terreau fertile.
Zoran VOJKIC :
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