Oubliez les classes équilibrées, les compétences rassurantes et les jets de sauvegarde bien rangés.
Dungeon Crawl Classics (DCC pour les intimes) débarque dans vos soirées jeux comme un barbare dans un magasin de porcelaine elfique.
Ce jeu de rôle signé Goodman Games et édité en France par Akileos n’est pas là pour flatter votre ego de héros invincible, mais pour vous rappeler que l’aventure, la vraie, sent la sueur, la peur… et parfois la tripaille.
DCC s’inscrit dans le mouvement OSR (Old School Renaissance).
Un véritable retour aux sources du jeu de rôle, quand la mort d’un personnage n’était pas un bug mais la résultante d’une décision qui aurait mérité plus de réflexion.
Inspiré des premières éditions de Dungeons & Dragons, DCC met à l’honneur les jets de dés punitifs, les aventures dangereuses et les tables aléatoires aussi longues que la liste de courses de Mamie.
Mais ne vous y trompez pas : derrière son odeur de vieux grimoire poussiéreux, DCC est un bijou de créativité. C’est un jeu qui embrasse l’imprévisible, l’absurde, le grandiose, en transformant chaque partie en une aventure trépidante.
Le système en « entonnoir » est une initiation aussi délicate qu’un passage à tabac par une bande de gobelins. Chaque joueur commence avec 2 à 4 personnages de niveau 0, autrement dit : des paysans, des torchons, des courges ambulantes.
Aucun n’est promis à la gloire. Tous sont promis à une hypothétique fin grotesque.
Et pourtant, c’est dans la fange qu’émergent les héros.
Celui qui survit au premier donjon, qui a vu mourir ses camarades écrasés par une dalle piégée ou dévorés par un cube gélatineux, mérite bien un niveau 1 mais aussi le respect de tous.
Ajoutez à cela les fameux dés Zocchi (d3, d5, d7, d14, d24, d30…) : l’arsenal mathématique préféré de tout statisticien zêlé.
Ils donnent au jeu une saveur unique, un peu comme si chaque jet devenait un sauf-conduit pour la gloire.
Parce que dans un monde où tout est lissé, équilibré, calibré, Dungeon Crawl Classics ose l’inconfort, le danger, et l’improvisation pure.
C’est une lettre d’amour à l’imaginaire pulp des années 80 et aux illustrations à l’encre noire des vieux fanzines. C’est un cri barbare dans la nuit du confort narratif.
Et, surtout, c’est drôle…
Dungeon Crawl Classics, ce n’est pas pour tout le monde.
C’est pour celles et ceux qui veulent sentir le souffle chaud du dragon, qui préfèrent les pièges dissimulés aux victoires fades, qui savent que le destin d’un monde peut parfois reposer sur les épaules d’un apiculteur chétif armé d’un manche à balai.
Alors, prêt à franchir le seuil de l’aventure ?
